« L’avenir du travail se pense aujourd’hui » soulignait Muriel Pénicaud, ministre du travail, lors du lancement de la 15aine franco-allemande en septembre dernier. En effet ce « future of work » qui fait de plus en plus parler de lui, n’est pas à prendre à la légère: le rapport Global Human Capital Trends (Deloitte) révèle en ce sens que 84 % des cadres supérieurs considèrent l’analyse des ressources humaines comme une priorité élevée pour leur organisation. Il en va ainsi d’un enjeu stratégique pour les entreprises, de se tenir au courant des dernières tendances, voire de les anticiper.
A quoi les professionnels des RH peuvent-ils donc s’attendre en 2019 et quelles seraient les conséquences sur leur fonction ?
La diversification des compétences
Plus de la moitié des métiers de 2030 n’existeraient pas encore et plus de 40% des métiers actuels auront disparu d’ici 20 ans, nous révèle l’étude Bruegel. C’est ce que confirme également le cabinet McKinsey lors de la présentation de son rapport « The Future of Workplace« . Il précise que « l’on aura encore plus besoin des compétences conceptuelles et interpersonnelles pour comprendre la technologie et la mettre au service de l’humain ». Enfin, selon une enquête réalisée par Robert Half, en 2018, 52% des DRH accordent autant d’importance, voire davantage, aux soft skills qu’aux compétences pures: sens de l’efficacité, de la communication, flexibilité et adaptabilité, sens du collectif, créativité et initiative.
La croissance de la main d’oeuvre éloignée
Une enquête d’Hiscox démontre que plus de 2/3 des jeunes actifs souhaitent travailler en espaces collaboratifs, ouverts, informels ou modulaires.
Aujourd’hui grâce aux avancées technologiques, il est très facile pour les employés de travailler à domicile, dans un café, dans un bureau partagé voir même dans un autre pays. Une étude réalisée en 2018 a révélé que 70 % des « professionnels du bureau » dans le monde, travaillent à distance au moins une fois par semaine.
Les cadres supérieurs « anticipent un besoin croissant » de compétences sociales au sein du personnel (Global Human Capital Trends, Deloitte) pour permettre de maintenir le lien social entre les collaborateurs, même à distance. Au lieu de freiner la communication interpersonnelle comme l’intuition pour nous le faire penser, la technologie peut permettre d’augmenter le nombre d’interactions entre pairs.
Les logiciels et autres outils numériques d’accompagnement deviennent alors indispensables et stratégiques, à l’image de Javelo pour le suivi de la performance, où les employés et employeurs peuvent réaliser les entretiens mais aussi fixer leurs objectifs, sous-objectifs et suivre l’évolution de leur progrès.
Le suivi, sur ces plateformes est facilité, ce qui en fait de véritables armes RH, pour se confronter aux enjeux de transformation des organisations que l’on connaît aujourd’hui. La mise en place d’outils d’aide au management facilite une discussion plus directe entre collaborateurs via les modules de chat, de feedbacks ou même de reward au sein de ces plateformes.
L’effritement de la culture d’entreprise
L’entreprise d’aujourd’hui devient un véritable « hub » (télétravail, collaboration en freelance, projet d’incubation, espaces de co-working ouverts, etc.) où se retrouvent différentes personnes. Cela contraint les organisations à évoluer rapidement avec comme défi la préservation des valeurs et de l’unité de la culture d’entreprise. Notamment en:
- Fédérant une communauté d’entreprise et en fluidifiant les interactions du quotidien grâce à des outils de communication adéquats.
- Encourageant des ateliers de travail collectifs au sein d’espaces inspirants.
- Organisant des activités qui unissent et tissent le sentiment d’appartenance (ex: activités sportives).
L’arrivée des Millenials ou « digital natives »
L’ensemble des personnes nées entre 1980 et l’an 2000 dit « Millenials » atteindront 50% de la population active en 2020. Ils chamboulent les règles traditionnelles de leurs « aînés » en multipliant leurs expériences professionnelles. Il faut ainsi trouver des manières pour sceller l’engagement entre le salarié et l’entreprise dans laquelle il exerce comme:
- Avoir des responsabilités et être reconnu: ils trouvent primordial d’être pris en compte par les entreprises, sur base volontaire, des enjeux environnementaux, sociaux et éthiques dans leurs activités.
- Être flexible: 53 % des jeunes diplômés jugent important de favoriser la flexibilité des horaires.
- Interagir: les interactions d’informations avec autrui permettent une amélioration des performances, des équipes plus soudées ou encore des meilleures idées.
- Se sentir bien au travail: les Millennials privilégient à 84% le bien-être au travail plutôt que la rémunération. La mise en place d’une politique bien être dans l’entreprise serait indispensable: salle de repos, massage, cadre apaisant et inspirant etc. Les logiciels proposant du feedback, reviews, entretiens ont aussi un certain impact sur le bien-être au travail.
La multiplicité des outils
Qui dit digitalisation dit automatisation des processus, comme par exemple pour les entretiens annuels, pour lesquels les entreprises choisissent de se faire accompagner, le plus souvent grâce à des outils SaaS.
En effet, la digitalisation de la fonction RH est déjà en marche:
- Amélioration du processus de recrutement avec la mise en place de chatbox conversationnels ou encore de la reconnaissance faciale.
- Analyse du ressenti des collaborateurs via différentes sources permettant d’anticiper les besoins: sondages, entretiens, enquêtes, questionnaires.
Selon une étude de Jobvite, 10 % des DRH interrogés souhaitent investir dans ces technologies d’ici 2020 afin de poursuivre l’automatisation de leurs processus.
Aujourd’hui, l’analyse et l’intelligence artificielle ont la capacité de toucher tous les aspects des RH, du recrutement à la gestion de la performance en passant par l’engagement des employés. Les technologies analytiques continuent de s’améliorer et de plus en plus d’entreprises adoptent ces outils, pour rendre le suivi, la compréhension, les mesures et la compréhension des comportement plus simple.
Ainsi, intégrer ces nouvelles tendances permettront aux décisionnaires d’inscrire leurs entreprises dans une trajectoire plus pérenne.