Quelles actions pour assurer le bien-être des équipes en télétravail ?

outil-bien-etre-teletravail

Sommaire

    Le distanciel a affecté durablement la Qualité de Vie au Travail (QVT) des collaborateurs, avec notamment une augmentation des risques psychosociaux, avec davantage de surmenage et d’isolement chez certains télétravailleurs. Une enquête d’Opinion Way révélait en octobre dernier que 49% des salariés étaient en détresse psychologique. Malgré les actions mises en œuvre, seul un salarié sur 3 estime que sa direction démontre son engagement pour la santé psychologique. 

    Par ailleurs, 59% des salariés ont davantage d’exigences envers leur employeur pour prendre en compte leur bien-être. Il est donc important pour les entreprises de ne pas prendre le sujet pour acquis et de réfléchir à de nouvelles actions pour s’assurer du bien-être des télétravailleurs. Et le jeu en vaut la chandelle : il s’agit de garantir la santé et la motivation des salariés, donc leur capacité à performer, ainsi que leur engagement et leur fidélité envers une entreprise qui répond à leurs attentes.

    Découvrez les différentes actions à mettre en place pour assurer le bien-être de vos salariés en télétravail.

    Lutter contre le stress et l’isolement des salariés :

    Comment créer un cadre sain qui limite le stress en télétravail ?

    Tout d’abord, rappelons l’importance de fournir à vos équipes tous les équipements nécessaires pour exercer leur activité dans les meilleures conditions, où qu’ils soient. Sensibilisez également les managers dans leur rôle de suivi et de soutien à leur équipe : ils doivent les conseiller dans l’organisation de leurs missions, être disponibles en cas de besoin et être vigilants pour repérer les signaux de détresse chez leurs collaborateurs. Ils doivent également mesurer l’importance d’adapter les objectifs et la charge de travail pour éviter une pression trop importante sur les salariés.

    Plus votre top management sera impliqué dans ces problématiques, plus l’entreprise sera alignée pour garantir que les objectifs à tous les niveaux hiérarchiques soient atteignables, tout en respectant le bien-être des salariés. Si ce n’est pas le cas, les managers, eux-mêmes sous pression de leurs supérieurs, auront du mal à ménager leurs équipes.

    Si vous souhaitez aller plus loin dans la sensibilisation de votre management au télétravail, nous vous recommandons cet excellent article du blog Switch by PayFit. Interactions sociales, outils, posture… Il vous donnera tous les conseils pour bien former vos managers.

    Comment repérer les personnes à risque à distance ?

    La plupart du temps, vos collaborateurs en situation d’isolement ou de pré burnout ne sont pas conscients de la situation, et ne demanderont pas spontanément de l’aide. N’hésitez pas à faire appel à des professionnels, psychologues ou formateurs pour organiser des ateliers de sensibilisation auprès des managers et ou des opérationnels, pour repérer plus facilement les signes de détresse ou de surmenage.

    Voici également quelques signaux faibles que vous pouvez identifier :

    – un surinvestissement dans le travail– une surréactivité pour répondre aux demandes ou aux emails– des messages envoyés le soir ou le weekend– un changement dans l’attitude, avec un collègue moins bavard ou s’énervant plus facilement– une baisse de performance– plus de retards, d’absences et moins d’implication lors des réunions– une caméra coupée

    Une bonne question à poser est de demander à la personne quand elle prévoit de prendre ses prochains congés. Si elle est en situation de surmenage ou de pré-burnout, elle considérera qu’elle doit d’abord venir à bout de son travail avant d’envisager de poser des jours. Si ces signaux peuvent paraître anodins, il ne faut jamais les ignorer et ne pas hésiter à aborder le sujet avec le salarié concerné, ou faire remonter l’information aux bonnes personnes.

    Comment aider les collaborateurs en difficulté en distanciel ?

    Vous pouvez prévoir différents dispositifs pour permettre aux salariés en détresse de b pour eux-mêmes ou leurs collègues. Si le manager est le premier relais, vous pouvez aussi confier à certains salariés le rôle de “bienveilleurs”, c’est-à-dire des personnes qui veillent au bien-être des autres salariés. Il sera en effet plus simple pour quelqu’un de parler de ses difficultés avec un pair, avec qui il n’a pas de lien hiérarchique, plutôt qu’avec son manager par peur de “décevoir” ou de faire preuve de “faiblesse”. Nous vous conseillons également d’interroger régulièrement vos équipes, par le biais de sondages ou feedbacks. Pour une prise de parole plus libérée, vous pouvez faire appel à la médecine du travail ou à des psychologues, pour un accompagnement extérieur à l’organisation et qui garantira la confidentialité des échanges.

    Garantir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée :

    Comment marquer la limite entre vie pro et vie perso en télétravail ?

    La frontière entre le travail et le privé en distanciel est poreuse, cela impacte les salariés qui vont parfois travailler plus longtemps et faire moins de coupures. Ils ont davantage de mal à décrocher et récupèrent moins sur leur temps de repos, ce qui affecte leur bien-être et leurs performances. Pour y remédier, définissez et suivez avec vos équipes l’application de bonnes pratiques qui permettent de recréer une frontière entre la vie privée et la vie pro en distanciel. Invitez les collaborateurs à prendre des pauses, et à se déconnecter de leurs outils dans ces moments là. En fin de journée et le week-end, incitez les à éteindre complètement les téléphones pro. Afin d’éviter de déborder le soir, chacun peut se fixer une heure de fin de journée avec un rappel dans l’agenda.

    Pour marquer davantage la coupure, il est également conseillé de se créer un sas entre la journée de travail et le temps de repos. Voici quelques activités à proposer à vos équipes et pour vous-même : passer du temps sur un hobby, une séance de sport, cuisiner ou ranger, aller se promener ou tout simplement changer de tenue. Vous vous concentrerez ainsi sur un autre sujet pour mieux décrocher du travail.

    Comment communiquer sur les règles de vie et faire respecter les temps de repos ?

    Ces règles de vie doivent être communiquées et partagées au sein des équipes, afin d’éviter les sur-sollicitations qui viennent rogner sur les pauses et rallongent la journée. Les points d’équipes sont des bons moments pour partager les contraintes de la semaine, et indiquer les horaires et les moments où on ne sera pas disponible. Les temps de pause peuvent être également indiqués dans l’agenda. Les messageries comme Slack permettent même de bloquer les notifications hors des horaires de travail ou pendant les pauses.

    Enfin, définissez une heure commune à l’échelle de l’entreprise qui marque “le début de la fin de journée”. C’est-à dire une heure au delà de laquelle vous n’organisez pas de réunion et où les collaborateurs ne sont plus tenus de répondre aux sollicitations. Par exemple, pas de réunion après 17h. Vos collaborateurs pourront se concentrer sur finir les tâches de la journée, qui ne sera pas prolongée par une demande urgente de dernière minute.

    Il faudra parfois faire des rappels lorsque vous constaterez des écarts avec les règles.

    Suivre l’évolution du bien-être de vos collaborateurs en télétravail et mesurer l’impact de vos actions tout au long de l’année

    Le télétravail n’est finalement qu’une dimension supplémentaire qui vient s’ajouter à des problématiques qui existaient déjà, et a révélé à quel point il est nécessaire de mettre en place des actions pour garantir le bien-être de vos équipes. Le sujet est vaste et complexe, et vous aurez toujours la possibilité de creuser certains points plus précis avec les nombreuses ressources disponibles sur internet. Les actions ci-dessus ne couvrent pas l’intégralité du sujet, mais elles vous donnent un bon point de départ pour gérer les sujets essentiels sans vous disperser. Nous vous conseillons de tester ces actions et surtout de mesurer leur efficacité. Effectuez régulièrement des sondages (par exemple tous les 3 mois) pour suivre l’évolution du bien-être et de la motivation de vos équipes, et offrez des opportunités de faire du feedback sur les actions mises en place. Vous pourrez ainsi juger de leur efficacité en fonction des retours de vos équipes. Vous verrez rapidement des points ressortir. Vous pourrez faire le tri entre les actions qui ont peu d’effet et celles qui apportent réellement à vos équipes, et déterminerez certains sujets qu’il vous semble important d’approfondir.

    Choisissez un outil de sondages à la fois simple et qui vous permettra d’analyser facilement vos résultats.

    Gauthier Chatelain

    Share This