Pour 58% des salariés, l’entretien annuel est un moment apprécié. Mais 41% le redoutent ! L’entretien annuel d’évaluation est un grand paradoxe : ce rendez-vous RH est incontournable mais est souvent l’objet de critiques. Dans notre dernier sondage, nous nous sommes penchés sur ce que pensent les premiers intéressés de l’entretien, à savoir les salariés eux-mêmes.
Pour ce sondage OpinionWay pour Javelo d’août 2022, nous avons interrogé 1051 salariés français sur leur perception du fameux entretien annuel d’évaluation. Les résultats de cette étude montrent la perception ambivalente de cet entretien à la fois apprécié et redouté. Ils mettent en évidence les points de frustration des salariés, mais surtout donnent aux RH les axes prioritaires pour améliorer l’entretien afin de lui donner davantage de sens et d’utilité.
58% des salariés apprécient l’entretien annuel mais 41% le redoutent
Premier enseignement, 58% des salariés apprécient l’entretien. Malgré ses défauts, l’entretien annuel reste un moment d’échange important et attendu pour une majorité de salariés. Il est également un rendez-vous formel qui permet d’évoquer la relation managériale, de faire un point sur sa situation actuelle et ses ambitions futures.
Mais il n’est pas sans défaut car il est aussi redouté par 41% des salariés. A noter que ce chiffre est plus élevé chez les femmes (46%) que chez les hommes (34%) et dans certaines catégories, comme les employés (44%). Des chiffres qui montrent que l’entretien est perfectible et peut être perçu comme un exercice qui ne met pas tout le monde sur un pied d’égalité. Et c’est d’autant plus vrai quand on regarde les raisons de redouter l’entretien.
Pour ceux qui redoutent l’entretien : un pic de stress et un exercice subjectif
Parmi les salariés qui redoutent l’entretien, celui-ci est avant tout un pic de stress, pour près de la moitié d’entre eux (48%). Beaucoup considèrent également que l’entretien se joue sur la capacité orale à se justifier (47%). Il est aussi vu comme un exercice subjectif avec beaucoup d’enjeux (44%).
Plutôt que le principe de l’entretien annuel en lui-même, c’est donc son objectivité qui est remise en cause. Cela peut légitimement générer la crainte de ne pas être jugé à sa juste valeur. En effet, seuls 50% des salariés considèrent que leur évaluation est basée sur leurs résultats concrets, tandis que 49% considèrent qu’elle repose sur une forte subjectivité.
Cela révèle l’importance de faire évoluer la forme actuelle de l’échange. Et si le chantier paraît important, le jeu en vaut la chandelle, comme le montrent les chiffres ci-dessous.
Un entretien d’évaluation améliore la fidélisation et la motivation de 79% des salariés
Bien que parfois critiques sur les rituels RH en place, les salariés y restent sensibles et cela se mesure au niveau de leur engagement. Ainsi près de 4 salariés sur 5 pourraient être fidélisés et davantage motivés avec de meilleurs entretiens.
Des chiffres qui viennent tordre le cou à certains clichés qui voudraient que les process RH soient là uniquement à des fins réglementaires et de pistage des salariés par leur direction.
Au contraire, permettre à l’équipe RH de s’investir pleinement sur le sujet des entretiens et du suivi des collaborateurs est une opportunité non seulement pour le pilotage RH, mais aussi pour améliorer la rétention des talents et la performance globale de l’entreprise.
En cette période de grande démission, investir des ressources dans ces entretiens peut donc être un levier particulièrement rentable pour fidéliser les salariés. Et un levier durable pour assurer la rétention des nouvelles générations. Ainsi, chez les moins de 35 ans, ce sont même 86% des sondés qui déclarent qu’un entretien annuel amélioré les fidéliserait.
Reste alors à savoir par où commencer, pour cela il faut se pencher sur les attentes des collaborateurs.
Comment améliorer l’entretien annuel ?
Pour 54% des salariés (et même 62% des moins de 35 ans), l’entretien n’est pas suivi de suffisamment d’actions concrètes. Par exemple l’accès à des formations, des solutions et outils pour la gestion du stress ou encore l’ajustement de leur charge de travail. On comprend alors qu’un certain nombre de salariés se désengagent du sujet, faute de percevoir des effets sur leurs conditions de travail. Avoir un plan d’action pour répondre rapidement aux points évoqués lors de l’entretien est donc un axe à prioriser pour renforcer l’utilité de l’entretien.
Faire suivre l’entretien d’effets concrets est d’ailleurs le deuxième axe d’amélioration évoqué (cité par 36% des salariés), précédé du bien-être et des besoins du salarié à évoquer davantage (40%). Les attentes des salariés sur leur travail évoluent, et ils accordent de plus en plus d’importance à leur bien-être et leur épanouissement.
Il y a une forte volonté de voir l’échange évoluer pour une meilleure prise en compte des besoins du salarié sur son poste. Plus d’un quart des employés attendent également davantage de transparence sur les critères d’évaluation, la définition d’objectifs clairs, ainsi qu’un dialogue sur un pied d’égalité.
Aller vers un suivi plus continu
33% des salariés aimeraient remplacer l’entretien par des échanges plus réguliers. De nombreux événements interviennent durant l’année et l’entretien ne peut être l’unique moment d’échange avec le manager. Au contraire, des échanges réguliers permettent de s’adapter aux problèmes rencontrés et de fournir du feedback en continu pour créer un lien fort entre salarié et manager.
Comme l’explique la CEO de Javelo, Anne-Sophie Clément, l’entretien annuel doit être vu comme le point de départ d’un suivi continu :
« Nous conseillons toujours de refaire un point trois mois après l’entretien annuel afin de voir si le collaborateur a bien « digéré » l’entretien. Un point à 6 mois permet également de réajuster le plan d’action défini. Il est important de faire des feedbacks réguliers, qui permettront d’alimenter l’entretien annuel suivant. Ainsi, ce dernier sera plus structuré et moins long. Des outils existent pour aider les entreprises, tels que Javelo qui redonne du sens au management par des rituels plus fréquents et mieux gérés, grâce à une plateforme qui permet d’échanger fréquemment et de manière qualitative »
